Des Terres Du Phénix

Des Terres Du Phénix Retriever de la Nouvelle-Ecosse

Retriever de la Nouvelle-Ecosse

Ce texte est issu de ma propre réflexion et de mon point de vue personnel.

La sélection d'élevage du Nova Scotia

Faire reproduire son chien et avoir des petits chiots, qui n'y a jamais songé ? Attention, l'élevage ce n'est pas juste "trop mignon", et on ne marie pas deux chiens au hasard.

Avoir une portée ou même proposer son chien comme étalon, c'est beaucoup de travail et c'est aussi un engagement moral : à travers la reproduction de chaque chien, c'est l'avenir de la race qui se dessine.

Derrière le Nova Scotia tel qu'on le connaît aujourd'hui se cache un long travail de sélection, renouvelé à chaque génération, qui se décompose en trois axes complémentaires.

 

1- La santé

C'est ce qu'on ne voit pas (ou pas au début) et c'est pourtant le plus important, car personne n'a envie d'un chien malade ! Il est évidemment impossible de tout prévoir et de tout tester, mais il existe plusieurs maladies et problèmes dont on peut contrôler la transmission.

* Ces maladies génétiques sont récessives, elles nécessitent deux allèles identiques atteints pour s'exprimer. Si N est l'allèle normal et A l'allèle muté, un chien peut donc être N/N (sain), N/A (porteur sain) ou A/A (atteint). Un chien porteur ne doit être marié qu'avec un chien sain.

** Le diagnostic de ces tares n'empêche pas la reproduction car elles n'ont pas d'atteinte sur la santé.

 

Un autre critère est contrôlé chez le toller : la couleur de robe. Sont acceptées toutes les nuances de roux, du doré au rouge, sans être fauve ou cuivré. Deux autres couleurs peuvent être rencontrées chez le toller, mais sont non conformes au standard :


  • La dilution de couleur ("buff"), le chiot apparaît roux très clair "délavé". Le buff est récessif. On teste le locus D pour savoir si un chien est porteur : un toller D/D sera roux, un toller D/d sera roux mais porteur du buff, un toller d/d sera buff.

  • Le "sable", qui fait apparaître des poils noirs sur les oreilles et la queue du chiot, parfois même sur le reste du corps. Le gène sable est codé par l'allèle E, qui est dominant. Un toller e/e sera roux, un toller E/e ou E/E sera sable. Il suffit donc d'un seul parent sable pour produire des chiots sables.


En pratique, les poils noirs disparaissent lors de la première mue, le toller sable adulte pourra donc être confirmé car aucun noir ne sera visible. Le débat est ouvert pour savoir s'il vaut mieux éviter ou non de transmettre ce gène...

La couleur du pelage n'influence évidemment ni la santé ni le caractère du chien ! Mais à choisir, autant produire des chiens conformes au standard.

2- Caractère et aptitudes

Le caractère d'un chien dépend en partie de celui de ses parents, notamment de la mère, et énormément de la façon dont il aura été socialisé et éduqué depuis sa naissance. Les aptitudes d'un chien seront sa capacité à travailler, à se concentrer, son intelligence et ses instincts.

La sélection d'un bon caractère passe donc par celui des parents et la sélection de reproducteurs non agressifs, non peureux, etc. La socialisation joue un rôle prépondérant dans le futur caractère (un chiot, c'est 35% d'inné et 65% d'acquis), l'éleveur doit proposer au chiot tout plein de stimulations dès 3 semaines, relais qui sera pris par l'adoptant du chiot jusqu'à ce qu'il ait 1 an. Notons qu'une bonne éducation aide le chien à avoir bon caractère !

Pour le toller qui est un chien de travail, la sélection sur les aptitudes est une composante essentielle pour maintenir la race et sa fonction, qui est d'attirer et rapporter les canards. Le toller doit rester un chien vif, qui a un grand besoin d'apprendre, avec un instinct de rapport inné, un amour de l'eau et une intelligence indépendante. Le test d'aptitudes naturelles (TAN) permet de valider ces quelques dispositions de base indispensables.

Sélectionner des reproducteurs qui travaillent, quelle que soit la discipline, c'est valoriser des chiens intelligents, à l'écoute et capables de se concentrer. Un chien peut avoir bon caractère sans avoir de bonnes aptitudes ! Ne pas tenir compte des aptitudes de travail ("on veut juste un gentil chien de famille") donnera à terme des chiens très doux et sympas mais qui auront perdu le "will to please", l'envie de travailler et de faire plaisir qui caractérise la race..

3- Morphologie

La morphologie est l'aspect général du chien. C'est la première chose que l'on voit, la première chose que l'on juge. Le standard de la race décrit comment doit être un toller et quel sont les défauts pour la race, mais il existe une multitude de types qui respectent chacun le standard.

Un chien reproducteur doit avoir été présenté dans plusieurs expositions canines, pour savoir s'il correspond bien au standard d'une part, mais également pour connaître ses qualités et défauts et choisir ses partenaires en conséquence.

A partir du moment où le chien est confirmé LOF, libre à chaque éleveur de sélectionner le type qu'il préfère. Privilégier des grands chiens pour la chasse ? Des chiens légers pour l'agility ? Des chiens à l'allure fière et poilus pour gagner tous les concours de beauté ? Des chiens équilibrés ?

A chacun de choisir dans quel but faire reproduire le toller..

 

Conclusion

Améliorer la race, c'est ne pas négliger l'une ou l'autre de ces composantes pour ne pas tomber dans les extrêmes. Négliger la sélection sur les aptitudes et on se retrouve au bout de quelques générations avec des chiens peut-être très beaux, bien gentils mais mous ou pas très futés... Privilégier la sélection des chiens sur leur compétences de travail paraît plus acceptable mais attention aux dérives morphologiques... En revanche la négligence de l'aspect santé est totalement inacceptable pour des raisons évidentes !

 

Améliorer la race passe par la prise en compte à la fois de la santé, du mental et de la morphologie, génération après génération.

L'élevage, on le fait bien ou on ne le fait pas.